L'agriculture est un domaine d'activité particulièrement propice aux innovations. De la charrue en bois jusqu'au tracteur et autres, l'évolution s'est déroulée sur plusieurs siècles. Le mouvement s'est amplifié au XXe siècle avec l'avènement des traitements phytosanitaires, des OGM et autres hybridations ... L'agriculture moderne tend à persévérer dans la voie des avancées technologiques. Les exploitants agricoles engagent simultanément une remise en question du modèle dominant, intensif et productiviste. Ce double projet permet donc d'esquisser les contours de l'agriculture de demain !
Vers la fin du système agricole actuel ?
Selon le site Agrizone, la ferme de demain devrait être à la fois plus locale et biologique. De nos jours, 80 % des surfaces agricoles sont consacrées à fournir de la nourriture au bétail. Les petites exploitations ont laissé place à des domaines de plus en plus étendus et difficiles à transmettre. Près de 21 000 d'emplois agricoles disparaissent chaque année.
Côté environnement, la facture est également lourde. Chaque année, 400 forages d'eau potable deviennent inutilisables en raison d'une contamination par les nitrates et les pesticides. Le budget de dépollution de l'eau est évalué à 1,7 milliards annuels. La lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne coûte quant à elle 2000 euros par hectare. Un tel modèle ne pouvant perdurer à long terme, la ferme du futur doit paradoxalement revenir à un ancrage territorial plus traditionnel.
Une production optimisée
Aux alentours de 2050, les experts en prospective agricole prévoient des cultures plus diversifiées. Pour l'élevage bovin, une diminution de moitié du cheptel par exploitation est préconisée. La production de lait sera diminuée mais l'exploitant pourra développer sa production de céréales. Chaque hectare sera donc rentabilisé. En ce qui concerne l'élevage des poulets ou la filière porcine, le modèle intensif sera abandonné.
Le bien-être animal est en effet une préoccupation qui deviendra prioritaire à l'avenir. Les végétaux cultivés feront place aux protéines pour compenser le déclin de la viande. Les pois chiches et lentilles seront entre autres plantés en rotation. Dans une optique environnementale, le développement agroforestier sera visible dans les champs : ces derniers accueilleront davantage d'arbres. En bref, les cultures du futur couvriront les besoins alimentaires et énergétiques de la population, tout en respectant l'environnement.
La technologie au service des agriculteurs
L'utilisation de drones agricoles est déjà d'actualité pour contrôler la santé des plantations. L'appareil volant pourra en outre être équipé d'outils qui permettront de rationaliser autant que possible le travail dans les champs. Encore plus ambitieuses que les vues du ciel, les données relevées par satellites ont aussi un grand avenir. Ces engins spatiaux en orbite autour de la Terre donneront des renseignements biophysiques sur les cultures qu'ils survolent. Les satellites permettront en outre de préparer la répartition des végétaux à cultiver sur place.
Ils serviront aussi à guider par GPS des tracteurs complètement autonomes ou télécommandés. Les satellites aideront également les compagnies d'assurance à expertiser les dommages dus aux intempéries. L'intelligence artificielle (IA), via le Big Data, sera en mesure de traiter une multitude de données utiles à l'exploitant agricole.